• Au milieu de nulle part

    Domingo 21 : Réveil très matinal aujourd'hui, en raison de notre décollage tôt pour notre fameuse destination mystère. Double réveil, puisque nous avions eu droit à un appel erroné à 3h20, comme écrit dans le précédent billet. 5h, réveil "pour de vrai" cette fois. Juste le temps de s'habiller, de mettre les pyjamas dans les sacs et d'attraper le taxi réservé hier. Pas de soucis dans la réservation donc. Ouf. 30' plus tard, nous voila à l'aéroport. Pas de soucis non plus d'enregistrement, et l'attente commence, comme toujours dans les aéroports. Mais nous savons la combler, malgré l'excitation palpable de chacun de nous, pour des motifs divers.
    8h, ça y est, l'embarquement commence, avant qu'une fois encore la sorcellerie de la masse d'acier qui s'extirpe du sol ne s'opère. 5h de vol nous attendent. Mais pour aller où??? Mystère, c'est bien le mot. Nous partons pour un bout de terre au milieu de nulle part, rempli de mystères, oui. Le vol se passe sans soucis, au milieu de l'océan, immense. Pas une terre en vue. A peine en voyons une, en triangle, à mesure que l'avion descend. Angoisse : va -t-il réussir à se poser? L'ile semble montagneuse et l'avion l'aborde dans une drôle de direction, sur l'endroit qui semble le moins large. Mais non, tout cela est parfaitement calculé, l'atterrissage se fait comme une plume vient se poser sur un édredon.
    L'aéroport est tout petit ici. Il faut dire qu'un seul avion atterri par jour, et un seul en décolle. Nous sommes là sur une ile loin de tout. La terre la plus proche est à plus de 3700km : les côtes chiliennes. Bagages récupérés, nous voila accueilli par les gérants de l'hôtel, avec un collier de fleur, comme le veut la tradition polynésienne. Ca démarre fort! Et oui, l'ile appartient au triangle polynésien, bien que chilienne depuis 1888, après une annexion espagnole puis un bref "passage" français. Nous voila à... Rapa Nui, plus connue sous le nom d'ile de Pâques. Pourquoi ces deux noms? tout simplement car l'un est celui d'origine (Rapa Nui, cela va se soi) et l'autre en raison de sa découverte (ou visite; elle était habitée donc déjà découverte) par le  navigateur néerlandais Jackob Roggeveen un jour de pâques (le 5 avril 1722 pour être précis). Quand je dis triangle polynésien, je vous laisse imaginer les distances : si la terre la plus proche est le Chili, à quelle distance sont les autres iles? Tahiti? 4000km. En fait il exite un paquet d'ile, "Pitcairn" à "seulement" 2000km de là. Le triangle polynésien, lui, a pour sommets Rapa Nui donc, Hawai à 7000km de là, et Aukland à environ la même distance. Combien de fois la France? Je vous laisse calculer...
    Nous voila donc sur ce petit bout de terre de 23km sur 12km, au milieu de nulle part, terre enveloppée de mystère, pour 4 jours pleins; pleins de rêves. Un coup de folie, c'est le mot.
    Nous sommes là pour 4 jours et demi, puisqu'il n'est que midi, heure locale. L'installation à l'hôtel étant rapide et parfaite, nous partons sur le front de mer bordant Hanga Roa, "capitale de l'ile", la seule ville en fait; village serait plus adéquate vu sa taille modeste, ce qui en fait une ville où il doit faire bon vivre. En atteignant le bord de mer, nous découvrons la plage d'Hanga Roa, minuscule (2 places, debout), sans baigneurs cela va de soi. Par contre, plus loin, une série de surfeurs attendent la vague qui les amènera sur les bords de mer. Puis, très vite, en longeant la côte, en même temps que nous admirons les eaux turquoises qui baignent l'île, nous faisons la rencontre avec les premiers moais, perchés sur leurs ahûs (terrasses empierrées sur lesquels sont élevés les moai), ces fameux monstres de pierre tournés vers le centre de l'ile, dos à la mer. Je n'en dis pas plus pour l'instant; j'essayerai de lever le voile au fur et à mesure des billets racontant le séjour. Quand je dis "lever le voile", il s'agit de la partie connue de l'histoire de l'ile, car bien des mystères demeurent.
    Dans Hanga Roa donc, se dresse un premier moai sur l'ahû Hotake. Juste après, un minuscule port se dissimule derrière quelques rochers, en décalage complet avec le gigantisme des monstres de pierre. En longeant encore la côte, nous ne tardons pas à en voir d'autres de ces géants, mais des copies cette fois, avant de tomber sur le premier site archéologique, l'ahû Rongo, puis une piscine naturelle. Sur le site, pas grand chose si ce ne sont des débris de statues, l'ahû étant peu visible. Il faut savoir que les colosses sont taillés dans une roche volcanique friable et malgré leur taille respectable, ils n'ont pas toujours bien résisté ni aux guerres tribales, et encore moins à l'usure du temps. En avançant, plus loin, nous atteignons un large site, l'ahû Tahai. Il s'agit en fait d'un ensemble de 3 ahûs. Sur le premier ahû, se dresse une série de 5 moais (ahû Vai Uri), magnifique ensemble pas si abimé que cela. Les moais sont debout, mais il faut savoir qu'à la (re)découverte de l'ile aucun moai n'était debout. Ils n'ont été redressés  et restaurés que récemment, au 20ème siècle. On pense que leur chute était le "châtiment" conséquent de guerres entre tribus de l'ile. La restauration, elle, est visible aux traces de ciment sur le coup, endroit le plus fragile se brisant lors de la chute du colosse. Les silhouettes qui se découpent sur fond d'océan pacifique commencent doucement à nous faire frissonner et nous donnent envie d'en savoir plus. Par contre, Pacifique est le nom de l'océan, pas son qualificatif tant la mer est agitée aujourd'hui. Désireux d'en voir encore et encore, nous continuons notre ballade et passant un second bassin de baignade naturel, nous croisons la route de deux moais solitaires, sur l'ahû Tahia (le "vrai") et sur l'ahû Ko Te Riku. Le second est le seul de l'ile à avoir à la fois son chignon (le pukao), sculpté dans du scorie rouge, et ses yeux, faits de corail blanc et d'obsidienne noire (pierre volcanique vitreuse) ou également de scorie rouge. Les yeux ne sont pas ceux d'origine: aucun des moais de l'ile n'a conservé, mais des fouilles ont permis de retrouver dans le sable un oeil de moais. Ceux de Ko Te Riku ont été reconstitués à l'identique à celui retrouvé dans le sable. Le moai, lui, a été endurci avec une résine pour tenter de le maintenir à l'épreuve du temps. Les yeux devaient être posées juste pour effectuer une série de clichés, mais les rapa nuis ont demandé à ce qu'ils soient conservées. Concernant les yeux, les explications divergent: certaines théories affirment qu'ils était posées uniquement transitoirement, le temps de cérémonies, d'autres qu'ils étaient arrachés lors de guerres tribales, car symbolisant puissance et énergie. Face à lui, un étrange cercle, dit "d'énergie solaire" si j'en crois mon guide (???). Nous continuons encore notre exploration et allons saluer un dernier moai solitaire, sur l'ahû Akapu, avant de revenir sur la plateforme Tahai des 5 moais, où nous découvrons une petite grotte, mais aussi un étrange "bâteau" fait de longues pierres: il s'agit en fait d'une maison (maison-bâteau, ou Hare Paenga, avec une seule entrés). Nous attendons ici que le soleil veuille bien se coucher et illuminer la scène de mile feux.
    Mais le soleil tarde encore et encore à se coucher, et Géraldine commence à avoir froid. Les garçons ne tiennent plus trop en place et veulent rentrer. Je propose de rester seul ici, mais finalement l'astre solaire se décide enfin a se retirer. Les nuages ne permettent pas d'avoir le coucher de soleil tant espéré, mais le jeu de couleur est tout de même envoutant avec l'ombre des moais au devant de la scène. Quelque peu refroidis, mais enchantés du spectacle un peu magique, nous regagnons Hanga Roa et notre hôtel pour une nuit réparatrice. Il ne tarde pas à pleuvoir, ce qui nous fait craindre pour le lendemain. Mais les gérants nous rassurent : demain le soleil devrait accompagner notre journée. Une option de ballade s'offre à nous : le dueño se propose de nous faire faire un "tour" à la carte de la partie sud de l'ile. Nous "signons", et nous renseignons pour une location de voiture pour faire en solo le nord après demain. Affaires bouclées, nous filons manger dans un restaurant en face -pizza pour certains, et poissons locaux pour d'autres-, avant de nous plonger dans nos lits douillets. Je traîne tout juste un peu au restaurant à siroter un café, profitant du réseau -bas débit- pour tenter de lire mes mails. Le blog? Impensable. On verra au retour pour le chargement des photos et la mise en ligne.  Un dernier échange avec les gérants, vraiment très accueillants, pour gérer le petit déjeuner "à la carte" (si si) et je plonge sous mes draps pour de bon.

     

    L'aéroport de Hanga Roa, unique "ville" de Rapa Nui

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     Un accueil polynésien

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     Un peu de géographie...

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    Déjà quelques fleurs...

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    Le bord de mer à Hanga Roa

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    La caleta Hanga Roa et l'ahû Hotake

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    Bord de mer suite, avec quelques "pièces" modernes et "publicitaires"

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    Ahû(s) Tahai:

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    Ahû Vai Uri

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    Ahû Tahai (et Vai Uri en fond)

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     Ahû Ko Te Riku

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     Au milieu de nulle part

    Bord de mer, encore

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    Au milieu de nulle part  Au milieu de nulle part Au milieu de nulle part

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     Au milieu de nulle part Au milieu de nulle part Au milieu de nulle part

     Au milieu de nulle part Au milieu de nulle part Au milieu de nulle part

     Au milieu de nulle part

     Ahû Akapu

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      Au milieu de nulle part

    Fraicheur...

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     Au milieu de nulle part Au milieu de nulle part Au milieu de nulle part

    Cercle d'énergie solaire et moais en toile de fond

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    Barque? Non, maison (maison-bâteau) appelée Hare Paenga

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    Le coucher de soleil tant attendu

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     Au milieu de nulle part Au milieu de nulle part Au milieu de nulle part

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     Cimetière... moderne, avec ses tombes de sable

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