• La rentrée des classes...

    Lunes 25 : Ca y est, nous entrons dans la première semaine cruciale. C'est la rentrée des classes, en principe. Malgré l'affiche annonçant la grève aperçue samedi, nous nous préparons comme si de rien n'était. Enfin, "rien" n'est pas vraiment le terme. Le lever est quelque peu difficile et le stress est palpable. Comment pourrait-il en être autrement. J'ai passé une partie de la soirée de dimanche à préparer frénétiquement les affaires des enfants et à noter les noms partout. Cette fois, on y est. C'est donc un peu tendus que, après un petit déjeuner apprécié, que nous rejoignons l'école. Nous commençons par aller à la maternelle qui est en grève. J'espérais que au moins Emelun fasse sa rentrée : c'est raté. La directrice nous indique qu'il en sera de même mardi et que la rentrée se fera mercredi. Nous passons ensuite à l'EBP (Escuela Basica Primaria) où nous restons également dehors. Les institutrices sont bien présentes, comme me l'indiquait la secrétaire vendredi. Mais un problème de toit ne permet pas aux élèves de rentrer en toute sécurité. De toit... décidément. La rentrée des grands, elle, se fera mardi.
    C'est donc plus tôt que prévu que je rejoins La Plata. Au passage, je fais le tour de quelques pharmacies pour voir si j'en trouve une qui possède le vaccin à injecter à Géraldine (pas la rage non, la seconde injection de l'hépatite A & B; ça devient urgent car ça aurait dû être fait vendredi). Je trouve sans trop grande difficulté à ma seconde tentative et ils m'indiquent pouvoir faire l'injection eux-mêmes. Nous n'aurons pas à passer au centre des vaccins, 4 cuadras plus loin. J'arrive assez tard à la fac et en me mettant au travail je me rend compte avoir oublié mes chargeurs de portables (mac et téléphone). J'ai de la lecture papier à faire, donc je m'en passerai. La journée est somme toute assez courte car je dois régler quelques tâches administratives : à la banque, puis charger en pesos le portable de Géraldine. La première tâche se conclut par un échec : le système informatique est en rade et je n'ai plus qu'à revenir mardi. Côté cellulaire, la manip semble bien se passer, ce que je teste de suite par l'envoi d'un SMS à Mariela. Sa réponse, dans la soirée, confirmera que la recharge est bien effective. Une bonne chose de faite, enfin. Car un nouveau soucis apparaît à la maison : il n'y a plus d'eau. Après un moment de panique, je me rappelle que les propriétaires ont un tank et que celui-ci doit être vide en fait. Jorge m'avait montré comment le remplir, ce que je vais faire. Il me faut m'y reprendre à plusieurs fois avant que je n'arrive enfin à mettre la pompe en route. Je profite du remplissage, bien long, pour aller user mes souliers du côté de la repú. Deux jours sans courir cela me démange. Il faut dire que passer de 8 entrainements hebdomadaire à 3 c'est assez brutal comme changement. Je suis en manque. Au retour, une ultime mauvais surprise m'attend : si le tank est bien rempli, nous n'avons plus assez de pression pour avoir de l'eau chaude (la chaudière ne se met pas en route). Je douche les enfants, puis moi-même, à l'ancienne, avec de l'eau chaude dans une bassine. Mouillage et savonnage rapide avant que je ne déverse l'eau de la bassine sur chacun d'entre eux.

    Martes 26 : Cette fois c'est vraiment la grande première. Lever tôt mais grincheux pour chacun. Au stress de la rentrée s'ajoute le manque d'eau chaude qui énerve tout le monde. Nous prenons un petit déjeuner express, dans un silence de cathédrale. Sur le chemin par contre, Corenthin tente de cacher son angoisse en parlant tant et plus. Arrivée devant l'école, la concentration de blouses blanches confirme que c'est bien la rentrée. Nous pénétrons tous ensemble dans l'école, quelque peu intimidés. Une dame du personnel prend Corenthin en charge jusqu'à sa classe (5A). Pour le coup, Coco ne pipe pas un mot. Les enfants en rang la rentrée commence par un chant devant le drapeau. J'avoue que je ne comprends pas bien les paroles pour le coup. La secrétaire fait alors la présentation des institutrices, souhaite la bienvenue à tous les nouveaux, et aux autres, et fait quelques annonces. Elle indique que le toit a toujours quelques soucis et qu'il y aura des travaux toute la semaine. Le secondaria n'a pas cours, de sorte qu'une partie de leurs locaux est réquisitionnée pour la primaria. Elle annonce également qu'elle sera à la retraite dès jeudi (!) et présente la vice-secrétaire, qui la remplacera alors. L'accueil est assez long et le crachoti du son à travers les enceintes n'étant pas de qualité optimale, je ne suis pas sûr d'avoir absolument tout compris. Et je suis sûr que Corenthin, lui, n'a pas bien dû comprendre. Il a l'air d'un terrien débarqué sur Mars. Au bout de cet accueil un peu à l'ancienne, nous reprenons le chemin de la maison, où le techista arrive assez tôt. Pendant ses réparations, Emelun "travaille" un peu, avant de s'adonner aux plaisirs de sa storio (sorte de tablette pour tout petit). De mon côté, je fais un peu de bricolage dans la douche : après le retrait d'un joint, il me semble que nous avons un peu plus de pression et d'eau chaude. Il faudra bricoler encore un peu, mais on fera avec en attendant le retour des propriétaires. Je me mets enfin au travail, en milieu de matinée et l'heure de chercher le loulou arrive bien vite. Nous partons en même temps que le techista, qui vient juste de finir. Visiblement le travail était plus que nécessaire et ce soucis ne devrait être plus qu'un souvenir. A voir avec les prochaines pluies.
    Devant l'école, nous attendons patiemment la sortie de Corenthin, quand je vois sa touffe blonde apparaître au milieu des cheveux clairement plus sombres. Je vous laisse notez l'oxymore (si si, c'est voulu). Malgré la cohue, je parviens à échanger deux mots avec une de ses trois maîtresses. Sa première s'est bien passée. Il est même allé au tableau (ou plutôt montrer une ville sur une carte) et essaye de participer. Elle me dit également avoir noté son goût pour les mathématiques. Coco, lui, est assez content. Il était la coqueluche de la classe. Lui qui aime être au centre de toutes les attentions, il a été parfois un peu intimidé : "il y avait carrément toute l'école autour de moi". Il a déjà plein de copines, ce que j'ai pu constater à la sortie. Pourvu que ça dure...
    Dans la foulée, nous partons sur La Plata, avec mille objectifs. Enfin, un peu moins quand même. Primero, el almuerzo. Nous allons manger un brin avec Mariela. Frites et pizza pour le enfants. Forcément. Je suis le mouvement, avec un hamburger (façon américaine et non McDo). J'apprends au passage que je vais devoir patienter encore un peu pour récupérer une clé magnétique. Ce qui me rappelle aussi que je vais devoir faire un double de la clé du couloir menant à mon bureau. Secundo : chercher un peu de sous. C'est que nous dépensons pas mal de liquide et il faut que je fasse des réserves en vue du loyer de mars. Tercero : la vacuna de Géraldine. Nous allons à marche rapide vers la pharmacie chercher le vaccin et faire son injection. Voila une chose de faite! Quarto : la tarjeta SIM. Nous retournons vers le centre de la ville, Emelun dans les bras car le loulou tombe de sommeil. Il finit par s'endormir et plutôt que de le porter dans toute la ville, je laisse Géraldine allers vers la rue où nous attend la tâche numéro 5, à savoir faire des photos d'identité. Elle n'est pas très rassurée à l'idée d'y aller seule, mais Corenthin la prend par la main si l'on peut dire. De mon côté, je file chez movistar chercher une mini sim. Ils n'en ont pas et m'expliquent qu'ils découpent une normale. Ce qui se fait en effet : j'avais pris le soin de regarder sur internet avant. Elle détecte bien le réseau : super! Reste à attendre la mise en route. De retour au point de rendez vous avec Géraldine, nous filons faire les fameuses photos (tarea quinta) : aie, il faut réveiller Emelun pour pouvoir le mettre dans la boite. Pour le coup, il ne sourit pas sur les clichés lui. Me restent deux tâches, mais nous renonçons devant la fatigue de chacun de nous. Je ferai ça demain, en cours d'après midi. Nous nous octroyons tout de même une pause glace avant de rentrer. Fin de journée sans soucis particulier. Tout juste va-t-on poser le linge à la laverie avec Géraldine, afin qu'elle repère les lieux peu à peu et se familiarise avec les rudiments de la langue. Si, quand même, une journée sans soucis ne serait pas normale : ma carte sim n'est pas décidée à fonctionner pour le moment. J'avoue que cela m'inquiète un peu. L'autre point qui m'embête est que le préposé du magasin ne m'a pas donné le reste du plastique dans laquelle était prédécoupée la SIM, ce qui me contrarie car je me retrouve sans numéro PUK : si la SIM se bloque je n'ai aucun moyen de la débloquer.. Mais ce n'est pas non plus un soucis bien grave, d'autant que cela n'impacte personne d'autre que moi.

    Miercoles 27 : Après le grand, le petit. Et oui, les vacances ne sont pas éternelles. Encore une matinée qui débute au pas de course. Aucun de loulous ne veut se réveiller. Géraldine n'est pas de superbe humeur non plus : mon bricolage dans la douche ne fonctionne pas très bien. Après un petit déjeuner très rapide nous partons au pas de course vers l'école. Nous posons Corenthin dont la maîtresse attend les enfants dans l'entrée. Puis c'est donc au tour d'Emelun de faire sa rentrée. Les enfants et parents prennent place dans une très grande salle (aula Islas Malvinas) où la directrice souhaite à tous la bienvenue et donne quelques informations sur l'école et le rôle pédagogique de celle-ci. La présentation est ponctuée du chant de l'hymne national, de deux petits chants pour les petits et de l'entrée dans la classe. Nous y restons tous, parents et enfants. Noelia fait avec les enfants quelques jeux pour les accueillir, puis demande aux parents de remplir l'une ou l'autre fiche. Pour ce qui nous concerne, nous avions déjà presque tout rempli. La matinée s'arrête là et nous rejoignons la maison à 9h y pico.
    Je file dans la foulée sur La Plata essayer d'avancer sur ma liste de choses à faire. En essayant de ne pas allonger le parcours... du combattant, si si, on peut le dire. Numero uno, la SIM. Ca commence assez mal. Après un peu d'attente, le chico qui me l'a vendue m'invite à attendre encore un peu, et à repasser si rien ne se débloque. Il m'explique aussi que tout se qui "traîne" est jeté, et que en gros je peux dire adieu à ce fameux numéro PUK. OK, il ne me le dit pas sur ce ton, mais le résultat est le même. Du coup, je préfèrerai que la carte ne s'active pas et qu'il soit contraint de me la changer. Numero dos : el banco. Cahin-caha, je redescends les rue pour passer de la 50 e/8 y 9 à la 6 y 47. Je ne m'y attarde pas tant la queue est importante : je n'ai pas trop envie de perdre encore 3h. Je repasserai dans l'après-midi, mais je profite quand même pour chercher de quoi accroitre mon stock de pesos. Je continue ma descente -pas encore en enfer- pour atteindre la 2 y 44 : objectif 3 à savoir acheter una bolsita de la même couleur que la blouse et faire coudre le prénom d'Emelun sur le fameux pintor de jardin. Ils ne font pas de couture et me guident vers... la 46 e/ 5 y 6. Arg, mon optimisation de trajectoire vient de prendre un sacré coup. Je remonte donc une à une les cuadras pour trouver l'endroit recherché. Ca ne sera pas fait avant vendredi tout ça, ce qui me contrarie franchement. J'essaye d'expliquer que je ne pouvais m'y prendre plus tôt, venant de France il y a peu de temps sans connaître les pré-requis aux rentrées scolaires. Peine perdue, mais je m'en doutais. Qui ne tente rien n'a rien. J'espère que cela n'aura pas de conséquence pour les 2 fois 2h de jeudi puis vendredi. Un peu désabusé, je rejoins la fac car le colegio de traductor où je dois réaliser ma dernière tâche, la traduction d'une feuille quasi blanche -l'extrait de casier judiciaire de Géraldine-, n'est ouvert que de 14h à 16h aujourd'hui. La fenêtre de tir est assez courte.
    A la fac, la chance n'est pas décidée à me sourire : d'une part j'ai encore oublié mon chargeur et d'autre part je n'ai pas d'accès internet. Vous me direz que je ne vais pas trainer une fois de plus. C'est vrai. Le soucis internet est que la demande d'adresses est plus importante que le serveur ne peut en délivrer. Premiers arrivés, premiers servis. Arrivé vers midi, c'est donc peine perdue pour moi. Il ne me reste donc plus qu'à aller manger...
    L'après midi je la passe "recogiendo la ciudad". Non, non, pas par passion touristique pour La Plata. Je m'organise pour passer le moins de temps possible en ville. Je commence par la tienda qui vend les blouses pour en acheter une seconde à Emelun; après tout, en 6 mois il va bien se salir (si si, croyez moi). Deux ne seront pas de trop et au moins il sera vêtu cette fin de semaine. Raté, la boutique n'ouvre qu'à 15h30. Je file alors sur la banque, que j'atteins 15' avant la fermeture : je renonce devant la queue toujours bien longue. Je continue ma route vers le colegio de traductores : ils ne prennent pas de document à traduire; il faut contacter soit même un traducteur (ils me prêtent une liste, que je copie en partie) et venir ensuite la faire légaliser (comme ce fut pour moi avec le collège de Buenos Aires en fait). Je retourne ensuite chez movistar pour la SIM toujours inactive : rien à faire; ils me remboursent mes 10 pesos et me laissent la carte en souvenir. Je fais le tour des movistars de La Plata sans succès... Enervé, je retourne vers la boutique des blouses et achète la seconde blouse pour Emelun. La première est chez la couturière : vous me suivez ou quoi! Epuisé par cette marche digne d'une randonnée ("en serio" j'ai bien marché 5km en converses), je décide rentrer. Mais comme j'aime me faire souffrir, en courant attraper un bus je me suis engouffré sur une diagonale. En principe je maîtrise, mais comme ce fut "à l'insu de mon plein gré", il m'a fallu un moment pour m'en apercevoir. Jetez un oeil sur la carte de La Plata, orientée nord-sud. Surprise, ce n'est pas un carré! Enfin si, mais elle apparait comme un losange. Bon OK les matheux, un carré EST un losange. JE veux dire par là que c'est une diagonale qui pointe le nord, et non la rue centrale, comme les cartes touristiques peuvent le laisser croire. Une  fois sur une diagonale, le cerveau a la fâcheuse tendance à se désaxer. Merci les cartes pour touristes. Ca fait longtemps que je me passe de celle de LP et en principe je suis attentif, mais là c'est raté. Et 10 cuadras de promenades supplémentaires... De retour chez moi pas très tard, je prends connaissance de la journée de chacun des miens. Super pour le grand... même s'il ne comprend pas tout... Il a reçu les coordonnées d'une copine et en est très content. Ti Loulou, lui, a fait âneries sur âneries visiblement. Il a entre autre confondu papier toilette et serpentin... Le temps d'une partie de tarot avec Corenthin et Géraldine, et non content de m'être usé les converses, je pars compenser en usant les Sauconys cette fois. La distance sera triplée, mais la durée divisée par 3... Je laisse aux physiciens ou matheux en herbe calculer le rapport des vitesses de déplacement. De retour à la maison, Géraldine m'annonce sans rire que j'avais bien reçu ses SMS sur mon portable : surprise, après 26h, la SIM est débloquée... et dire que j'en avais racheté une dans un kiosque (une d'occasion). Me reste à charger celle là et vérifier que ça marche. Ca m'éviterait une séance découpage. Auquel cas, je passerai redonner les 10 pesos à la tienda.
    Sur ce, après une ultime partie de tarot, la rédaction et mise en ligne de cet article, et je vais rejoindre l'étage et le moelleux du matelas.

     

     

    La rentrée des classes... La rentrée des classes...

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